Confinement, con-fusion

Le confinement et la proximité continue avec les gens qu’on aime m’ont rappelé un petit texte (et surtout sa fin) de Paul Ferrini. Le voici :

« Ne chante pas mes louanges

Ton amour est trop lourd pour moi, maintenant, a-t-elle dit. Pendant des journées, je suis demeurée dans les lueurs multicolores de ton lever et de ton coucher de soleil.

Maintenant, je dois aller marcher seule dans le pré. Cela n’a aucune importance si je ne reviens qu’avec quelques pierres que je déposerai à tes pieds.

Ce qui compte, c’est que je puisse aller et venir et te retrouver à mon retour.

Une femme est plus qu’une lune. Elle est également un soleil.

Elle cueille sa propre récolte. Elle n’est pas seulement celle qui te soutient, mais celle qui te nourrit également.

Aujourd’hui, je te prie de ne pas m’appeler ou m’envoyer des fleurs. Ne chante pas mes louanges ou ne dis pas combien notre union est magnifique.

Aujourd’hui, j’ai besoin de m’asseoir seule près du ruisseau ou de m’étendre seule dans le lit, la tête enfouie sous les couvertures.

Non, je ne te fuis pas. C’est juste que j’ai oublié où ma peau se termine et où la tienne commence.

Aujourd’hui, j’ai besoin de me rappeler qui je suis sans toi. De quelle autre façon puis-je continuer à me donner à toi ?

Aujourd’hui, j’ai besoin de me vider de ton amour pour trouver le mien. « 

Ce texte parle d’une femme, mais, selon moi il n’en est pas moins vrai pour chacun de nous. Hommes, femmes, et aussi enfants…

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